Keskifon
André Minvielle
Mais Keskifon, kifon, kifon, kifon, kifon qui?
Monsieur Claude Lorius Avait vingt ans tout au plus Quand il s’embarque en 57 Pour la belle banquise ascète Pionnier de la glaciologie Pour la planète et sa survie Un glaçon flotte sur son whisky Un p’tit bout de carotte glacière Des bulles libèrent dans son verre Le fond de l’air des millénaires
Mais Keskifon, kifon, kifon, kifon, kifon qui?
Vingt ans passèrent A mesurer, créer les outils nécessaires Comparer l’ CO2 qui erre Dans nos petites bulles d’air Trop prospèr’ pour être claire On erre à traverser notre ère Fais-ci, fais-ça et laissons faire… On peut pas être sincère et l’air : Les feux de l’homme entre en scène Notre ère c’est l’anthropocène
Mais Keskifon, kifon, kifon, kifon, kifon qui?
Du coup le ciel dit à la terre : « Quel effet ça t’fait que j’te serre? Comm’ tu dis ; je laisse mes eaux s’faire Tu es Miss éphémère ma chère Laiss’ donc un peu la photo s’faire Et mirons donc l’aplani s’faire Ne bougeons pas la stratosphère Ell’ mont’ en surenchère, la mer Elle se laiss’ fair’ à l’hydrosphère C’est l’effet d’serre, laissez faire faire »
Mais Keskifon, kifon, kifon, kifon, kifon qui?
« Moi, j’aime le calorifère » dit l’homm’ d’affaires… qui sait y faire Il nous ressert d’un air austère Que « c’est l’temps cher qui serre les faire » En quelque sorte on s’fait serrer C’est misère sévère cette affaire Ces cheminées qui pestifèrent Et tout’ ces bagnoles ! Accélère ! Ça fout la couch’ d’ozone en l’air Même les vaches s’y mettent par derrière
Mais Keskifon, kifon, kifon, kifon, kifon qui?
Ici rien n’y fait les affaires Prennent le pas sur la misère Z’ont beau se réunir nos pairs La terre a les quat’ fers en l’air Mais qu’est c’qu’il faudra donc y faire A l’humanité délétère Voyez ces guerres mortifères Les signes qu’elle a le cul par terre Va falloir du trouver faire Pour extrapoler la sphère!
Mais Keskifon, kifon, kifon, kifon, kifon qui ?
« Laisse-moi que j’te serre » dit le ciel à la terre « Ne t’ laisse pas faire » dit l’eau, scéant… Et feu l’ homme, de faire, se sert… en effet.
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