Le vivant
Jean-Marie Machado / André Minvielle
Le vivant c’est le premier des mots Le vivant c’est pas que du vent Ça vit dedans dehors au pluriel de l’ordre Le vivant… n’a pas besoin d’être visible… Le vivant…passe par dessus bord même s’il n’y en a pas
Le vivant ne fait pas que du bruit Le vivant se multiplie sans qu’on lui demande Le vivant…
Le vivant échappe au temps Le vivant n’a pas besoin d’avoir raison Le vivant trinque avec l’oubli Le vivant s’en fout désespérément Le vivant se fait la malle Le vivant s’accapare tous les possibles Le vivant…
Le vivant s’accommode de tout et du reste Le vivant prie ou pas ou les deux à la fois Le vivant… éclabousse la mort qui n’en mène pas large Qui n’en mène pas large Le vivant survivant, passe à travers la fin Le vivant s’y survit Le vivant au suivant, solitaire du néant...
Le vivant n’a pas besoin de brevet ni d’argent Le vivant chante à tue tête dans les prisons Le vivant n’a pas besoin des marchands Le vivant…se cache dans un sourire ou un rictus Le vivant…c’est de l’eau dans les cactus Le vivant…se déploie, déploie ses stratagèmes Le vivant, guette aux pieds des tours…
Le vivant baisse les bras Le vivant donne des coups de pieds Le vivant ne sait pas qu’il est peu de chose Que juste ça suffit Pour faire du vivant un monde parmi les morts…de vie !
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